Comme
d'habitude c'est mon imagination qui s'emballe !
J'aimerais bien être témoin, sans que
cela soi prévu, d'un incident qui débouche sur une paire de fesses
chaudes, façon claques sonores et soupirs profonds. J'y pense parfois
quand j'assiste à une divergence d'avis dans un couple. Notamment
quand cela se passe dans un lieu propice pour une suite, genre repas
entre amis. Habituellement ce genre de désaccord reste heureusement
superficiel, car il est pénible de se trouver pris en otage entre un
monsieur et sa dame ou pire encore, cité par l'un ou l'autre en
témoin dans une telle situation. Dans ma fantaisie je vois une dame
tenace qui ne lâche pas prise. Je brode mon fil avec pas mal de
détails intimes que je connais de cette personne en alignant
maintenant ce qui arrange le mieux ma petite histoire.
Comme
elle sait se montrer insolente la petite dame. A croire qu'elle
cherche sa fessée !
L’insolence est un phénomène
fascinant. Elle fonctionne sur un principe d'escalade. Peut-être
pour cette raison les anciens grecs l'imaginaient accompagnée par
Hybris, la démesure. Il y a indéniablement une avidité
d'en rajouter et rajouter. Difficile de
s'en rendre compte soi-même et plus difficile encore d'en démordre.
Arrive ce que tout le monde attend. La voix du monsieur qui
s'adresse à sa dame :
Là tu
dépasses les bornes !
Suivi d'un silence absolu, ambiance bon
enfant oblige et l'impression que je ne suis pas la seule à table
qui pense :
Il
n'a pas tort ce monsieur.
Alors dans ma rêverie tout le monde
souhaite avec délice que l'orage éclate. Surtout parce que courent
les on-dits que le mari étant pragmatique et peu commode se sert
d'un moyen peu orthodoxe pour ramener sa dame à la raison.
Excusez-nous
un instant !
Surtout pas un acte devant tout le
monde qui briserait la magie de l'instant. Plutôt quelque chose qui
se passe à côté, derrière une mince porte qui n'oppose pas de
résistance au son.
Une
bonne partie de l'érotisme passe par la respiration de la dame, par
son art de soupir.
Avec mon homme je me rend souvent
compte de la proximité entre un acte de fessée et un acte d'amour.
Il a fallut la perspicacité de Freud pour comprendre que la fessée
est un acte d'amour à part entière. Non seulement sur un niveau
psychologique.
Cet
amour n'est ni platonique pour le bien de la personne, ni paternel ou
maternel, mais purement charnel.
Derrière la porte fermée, les invité
auront du mal à faire la distinction entre l'expression du plaisir
de la dame ou une éventuelle souffrance causée par les brûlures
sur la peau. Sa respiration sème le trouble, mais le son des claques
met une lumière originale sur sa jouissance. Effectivement monsieur
et madame ont trouvé un moyen bien personnel de régler leur
litiges...