dimanche 8 septembre 2013

397 Une fessée pour mettre les idées en place


C'est peine perdue. Elle est trop têtue, isabelle. Elle n'en mangera jamais !

Dixit ma mère un peu désemparée dans une discussion avec mon homme sur la vertu d'une alimentation saine. Inquiète avant tout pour la santé de sa fifille adorée à cause d'une mésaventure récente de ma part. Il est vrai qu'elle avait tout essayé avec moi. Pendant mon enfance, pendant mon adolescence. Je suis depuis toujours une toute petite nature et je m'obstinai de ne pas faire le moindre effort pour renforcer mes défenses naturelles. Très difficile avec les fruits et encore plus difficile avec les produits laitiers. Plutôt café et cigarettes pendant la journée quand j'ai rencontré mon homme et du n'importe quoi le soir, venant du traiteur du coin. En suivant seulement deux critères : le plaisir en bouche et des petites quantités pour ne pas prendre du poids. Voila qui confirmait de manière éloquente les dires de ma maman. Et là j'ai vu cette lueur dans les yeux de mon chéri qui veux dire tout simplement :

Têtue ? Ce qu'on va voir !

C'est un regard très communicatif et j'ai compris aussitôt que ma mère se sentait rassurée par mon nouveau compagnon. Me sachant entre des bonnes mains, dignes de toute sa confiance. Pourtant elle est aussi ... très difficile... en tout. D'abord j'ai pensé concernant ce regard à un simple effet: les chiens ne font pas des chats. Seulement cette forme de charme marche aussi bien avec d'autres filles. (D'où une inépuisable source pour ma jalousie.) Et ceci peu importe leur âge. Le mamies l'adorent autant que les toutes petites. Se pose la question si mon homme est vraiment aussi gentil qu'il a l'air. Enfin, gentil n'a qu'un œil. Lui en fait, sa force c'est de dire non d'une façon naturelle, évidente. Quand on essaye de me vanter un truc par téléphone je fais fais appel à lui.

Attendez, je vous passe mon mari !

Il reste poli, aimable dirais-je, mais ferme. Voila, il sait être ferme. Et moi, malgré un attirail de séduction très plus qu'honnête, je sais qu'il ne reviendra pas sur une décision.

Têtue ? Ce qu'on va voir !
Je garderai toujours un souvenir impérissable de ma première correction pour entêtement. J'avais tout juste fini ma phrase que je ne mangerais jamais le contenu de mon assiette quand mon homme s'était déjà levé pour me me tirer par une oreille dans son bureau. Prévenu par ma mère, je crois qu'il avait compris l'inutilité d'un long discours ou de faire appel tout simplement à ma raison. Et même mon malaise en public n'avait pas pu me faire changer mes habitudes. Enfin, méticuleux comme il est mon chéri, tous les renseignements pris, y compris chez des docteurs, il avait décidé de passer à l'action à sa manière.

Tu as été prévenue, isabelle !

J'ai eu un sentiment mitigé, entre surprise, rage et volupté de me trouver enfin entre des mains qui ne cèdent pas à mes moindres caprices. Et quand on considère l'obstination comme le refus insistant de se plier aux exigences d'un autre, il peut s’avérer judicieux parfois de recourir à une persuasion « personnalisée » pour y remédier. Je me suis alors retrouvée peu après , les fesses en l'air sur les genoux de mon homme qui a suivie une très vielle recette de monsieur Freud. Ce dernier avait affirmé grosso modo - argumentation à l'appui – que la fessée livre d'excellents résultat en cas d'obstination car elle procure une satisfaction de la pulsion qui crée ce phénomène. Mon chéri m'a donc appliqué une très claquante fessée à la main pour...

...te remettre les idées en place, isabelle !

Étant très en colère j'ai déversé un flot d'insultes avant de commencer à retrouver ma raison. Car ayant très mal au derrière - mon homme aussi était en colère vu ma mauvaise foi – ma fierté s'est mis tout naturellement en retrait pour laisser la place au sanglots sans retenue. Puis nous sommes retournés dans la cuisine. Moi en larmes, mon pantalon et ma culotte aux chevilles et je me suis dépêchée pour manger mon plat. Cette fessée n'eut rien d'un plaisir entre adultes. Elle s'est voulue punition et elle a été ressentie comme telle. Une jolie mise à jour de l'autorité éducative dans notre couple. Avec grand bénéfice pour moi. Mon obstination alimentaire à été pendant des longues années un drôle de phénomène pour moi. Au point de me sentir prisonnière d'une rôle en quelque sorte. Même si j'avais envie de goûter certains aliments, je n'osais plus, car trop fière d'admettre par cet acte l'absurdité de mon obstination habituelle. Il a fallut la main très ferme de mon homme pour chasser mon démon et que je me sente enfin libérée d'un poids de taille.

Ce jour-là, je n'ai pas été fière de moi et de mon comportement, mais ce n'a pas été non plus un comble de la honte. J'avais déjà commencé à prendre le plis, en cas de caprice inutile de devoir baisser ma culotte. C'est ma façon très intime de monter le respect à mon homme en payant le prix de mes erreurs. La vraie honte par contre, j'ai du la vivre quelques jours plus tard. Chez mes parents, qui me découvrirent au petit déjeuner sans cigarette, sans café, devant une assiette soigneusement composée, comportant bon nombre d'aliments que j'avais toujours daigné de toucher. J'ai eu un désagréable moment de solitude avec l'impression que tout le monde lisait sur mon visage les véritables raisons de mon changement...

2 commentaires:

  1. Dans notre couple, nous avions vite perçu certains défauts l'un de l'autre: par exemple, elle est oublieuse et imprudente, et moi volontiers colérique. Nous avons décidé que les comportements inconvenants méritaient la fessée...

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  2. Voila qui rejoint parfaitement ma vision de la discipline domestique. Un côté bienveillant, utile et constructif des punitions, sans tomber dans une rigidité. Je vois la DD comme un moyen pour s'épanouir en couple avant tout...

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