jeudi 27 juin 2013

360 Saloperie de pantoufle


Oh là, quel gros mot !

Heureusement que mon chéri ne traîne pas dans les parages. Sinon gare à mon derrière qui risquerait de chauffer. Il n'aime pas les vilains mots dans la bouche d'une dame et me voilà réconfortée ou devrais-je dire strictement éduquée pour me promener au beau milieu du droit chemin. N'étant ni une personne révoltée, râleuse ou tourmentée je prends même beaucoup de plaisir de travailler sur mes bonnes manières. Dans une ambiance cocooning avec des petites habitudes qui s’installent au fil du temps dans un couple. Un jour j'avais décidé (notons ma formulation qui est révélatrice !) d'offrir à mon homme une nouvelle paire de pantoufles pour la maison. Quoi ? Moi aussi j’en ai. En un joli rose. Je ne peux tout de même pas me balancer sur des talons aiguilles à longueur de journée. Il faut que je pense aussi un peu au repos de mes jambes. Pour surprendre mon chéri j'ai demandé un paquet cadeau. Et hop le lendemain matin je l'ai mis sur la table du petit déjeuner. Visiblement ravi, il l'a attentivement examiné. Heureusement il n'a pas de tendance « blasé et cool » se manifestant par des remarques comme : les pantoufles c'est pour les... pantouflards! Au contraire, avant même que le soleil ne se levé (nous sommes très matinaux !) un petit déclic et une lueur dans ses yeux qui parle en long et en large. En tapant en même temps avec une de ces pantoufles, en un excellent cuir ceci dit, sur la paume d'une de ses mains.

T'entend cette sonorité, isabelle ? Ça donne envie !

Ah ces hommes. Des grands gamins ! Et aussitôt je me sens trahie par mon inconscients qui m'a suggéré un tel achat. Il est vrai que ces pantoufles ressemblent beaucoup à un paddle et on dirait même qu'elles ont inspiré ces redoutables instruments de correction d'un autre âge. Bien évidement Monsieur dans son élan souhaite faire une essai de discipline ludique. Avant même que j'aie fini mon café et ma tartine du matin. Je rouspète un peu pour la forme. Quelle vexation après tout ! Pour moi, l'emploi de la pantoufle, c'est l'opposé d'un rituel joliment mis en scène. L'expression de la flemme à l'état pur de chercher ou de faire chercher par moi un instrument digne de ce nom. De la déculottée sur le champ. Du spontané qui change de la main de Monsieur et donc... du repos pour mes fesses en quelque sorte. Étant (presque) toujours de bonne humeur je ne vais pas priver mon chéri d'un petit plaisir. Il prends son temps pour soulever ma jupe et de me baisser la culotte. Sans oublier de tirer mes jarretelles et de les relâcher subitement causant un petit son caractéristique qu'il adore. Chose que je fais d'ailleurs aussi en toutes discrétion sous la table quand je me sens quelque peu stressée. Elle est toujours édifiante la sensation de se trouver avec les fesses en l'air. Ce n'est pas une question de froid. Nous chauffons bien ! Me présenter mon derrière tout nu, non pas pour séduire mon homme par mes rondeurs, mais pour une situation qui me miroite un contexte éducatif, me procure à chaque fois des intenses émois. Et c'est ainsi que je m'installe sur les genoux de mon chéri. Le son de la pantoufle ressemble étrangement à un paddle. C’est donc du très bruyant et il vaut mieux ne pas s’en servir quand des oreilles indiscrètes sont à proximité. Dans un immeuble peu insonorisé, à coup sûr, le voisin ou la voisine sont vite au courant de ce qui se passe. Sans même être un amateur de la fessée, le son laisse trop bien deviner l’activité. Encore une de ces petites dames, inspirée par les 50 nuages de gris, dirait-on de nos jours d'un air bienveillant et moqueur. Et plus personne ne penserait à une vraie correction, censée d’améliorer un comportement qui laisse à désirer. Ah comme notre société est en train de se « perversifier ».

Niveau sensation, la pantoufle c'est du remarquable sans excès. L'effet amoindri est certainement dû au dosage de mon chéri qui n'a rien d'une brute. (Ni d'un simplet d'ailleurs en imaginant que plus que c'est fort, plus que je vais apprécier. Genre de comportement que l'on trouve aussi dans la vanille avec un partenaire occasionnel qui essaye de concurrencer les messieurs qu'il a vus dans de films spécialisés et en lâchant pour couronner le tout un : Tu prends ton pied ?) Je dirais que je trouve la pantoufle plus douce que le paddle, mais néanmoins on s’en souvient une fois passé par là. Pas de traces disgracieuses. Un joli rouge uniforme qui s’en va assez vite.

Envie d’intégrer la pantoufle comme petit truc de plus dans notre ménage punitif ?

Certainement pas une pantoufle que Monsieur porte à la maison. Cela traîne par terre et on ne sait jamais. Puis il arrive à mon homme de sortir la poubelle ainsi chaussé. Étant très maniaque avec ma peau et je préfère du « fait pour ». Nous n’avons pas des tonnes d’instruments, car un martinet usé par exemple passe tout simplement à la poubelle. Hein oui, pas de sentimentalisme à ce niveau. Alors un petit choix oui, sans tomber dans une collection hallucinante qui prend tout un mur dont on trouve parfois des images sur le net. Et quant aux pantoufles elles garderont leur emploi primaire. Nous n’allons tout de même pas acheter des pantoufles « spécial correction conjugale »…

9 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle !


    Votre récit m'a fait (sou)rire. Il me fait penser à l'épisode filmé des frères Lumière : "l'arroseur...arrosé".
    Vous avez raison. Les hommes sont parfois de grands garçons qui adorent essayer immédiatement un nouveau jouet. Votre compagnon affiche toujours un calme olympien, raisonné. C'est un expert en la matière.
    Perso, ce récit ferait un excellent scénario pour une mini-BD. Qu'en pensez-vous, Isabelle ?
    Bonne journée à vous. Respectueusement. Mac-Miche.

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  2. La pantoufle a également l'avantage d'être un objet que l'on peut laisser traîner ou emmener en voyage sans que cela paraisse suspect... encore qu'emmener en voyage UNE pantoufle cela fait bizarre !

    Ici nous utilisons quelques pantoufles ou espadrilles, mais pas qui soient exclusivement réservées à cet usage.

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  3. Effectivement la discrétion en fait un excellent instrument pour voyages. Mais disons à part en avions et encore, je n'ai jamais dû ouvrir mes bagages quelque part. Idem pour mon homme. Je pense que nous avons de têtes qui nous rendent invisibles ou pas dignes de soupçons...

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    1. Tiens, cela me rappelle que mon paddle est passé plusieurs fois par un scanner d'aéroport et est passé parfaitement inaperçu. Mais ils ont épluché le bagage cabine de Simon à cause de son appareil photo...

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    2. Ah on reconnaît les vraies mordues de la fessée. A vrai dire depuis les 50 nuances je pense que l'on peut se promener avec de telles choses en provocant au mieux un petit sourire. Par contre je pense que cela passe mieux dans les bagages d'une femme que d'un monsieur.

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    3. @Constance:
      Les bagages en soute sont passés aux rayons X lors du circuit de chargement, mais à part faire sourire les agents je ne pense pas qu'il y ait un inconvénient à passer des accessoires.

      En revanche, dans certains aéroports, les écrans des scanners pour les bagages cabine sont visibles des autres passagers, et on fait déballer le sac en public. J'hésiterais donc à y embarquer quoi que ce soit de compromettant...

      Il m'est par ailleurs arrivé de me faire contrôler à la douane, notamment aux États-Unis. Heureusement, pas de martinet etc. dans les bagages ces fois là.

      Il faut d'ailleurs sans doute faire attention aux législations locales, car certains pays prohibent certaines pratiques ou accessoires (il y a 15 ans, on se gaussait dans les milieux américains "libérés" des interdictions de vente de sex-toys dans certains états).

      Enfin, il y a toujours la possibilité de laisser traîner un objet... Il y a une ou deux fois où nous nous sommes demandés si nous n'avions pas laissé traîner une raquette de ping-pong sur la table de nuit (ok, c'est moins compromettant qu'un paddle), la fois où il y avait un sex toy oublié sous le lit et que le personnel de ménage l'a soigneusement rangé sur la table de nuit, la fois où nous avions laissé sécher un nécessaire à lavement dans la salle de bain...

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  4. Mac Miche vous parlez de "l"arroseur arrosé" : rappelons que le premier film de l'histoire (ou presque) se termine par une fessée! Le jardinier arroseur-arrosé tançant le plaisantin par une bonne correction.
    Isabelle : Enfin! Offrir à son fesseur de mari des pantoufles, c'est du pousse au crime! et après vous faites l'étonnée.

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  5. Certes cher Bertrand! Mais au moment de l'achat je n'y avais pas du tout pensé. Disons que j'ai trouvé un cadeau qui a vraiment fait plaisir à mon homme.

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