mardi 21 mai 2013

339 Rendez-vous avec le tonton jaune


Il ne sort que très rarement chez nous : le tonton jaune.

Petit surnom affectif que la langue allemande avait attribué dans le temps au « Rohrstock », la canne en français. Il existe également la dénomination « gelber Tröster », le consolateur jaune. Quand j’étais gamine, le tonton jaune faisait déjà partie du passé éducatif. Il faillait se rendre dans un musée d’école pour contempler une telle pièce. Et même mon homme n’avait jamais vu cet instrument en usage à l’école. Son emploi était déjà détourné vers son utilité primaire, montrer des villes et rivières sur les grands mappes mondes en cours de géographie. Mais l’emploi familial existait encore quand il était enfant et jeune ado.

Des tontons jaunes pour usage entre adultes, il en existe de toutes les tailles de nos jours et certains modèles me donnent l’impression de servir plutôt à assommer que de corriger. Loin de ces extrêmes, le notre ne manque pas d'une certaine élégance, souplesse et finesse. Bichonné et régulièrement entretenu par mon homme, c'est un pilier de notre discipline domestique. Entre lui est moi, ce n’est pas le grand amour. Et pour qu’un frisson voluptueux se pointe à l’horizon, il vaut mieux que le tonton siffle seulement dans mes rêveries. Sur le champ c’est une toute autre histoire. Je ne suis pas une personne qui craint la douleur. Il vaut mieux dans un certain sens. Car même en faisant un emploi modéré de cet instrument, cela fait bien mal. Une douleur qui se propage en augmentant. Alors il m’est incompréhensible qu’il existe des personnes qu’y éprouvent du plaisir pendant que le tonton est en action.

Bon, c’est pour les grandes occasions chez nous. Quand mon comportement était vraiment trop insupportable. Par exemple lors que j'ai laissé libre cours à mon insolence envers mon homme en public. Parfois c’est plus fort que moi. Puis un petit regard de Monsieur. Mise en garde bienveillante qui manque rarement son effet. Mais il y a des jours où la petite bête m’a trop piquée et je ne lâche point prise. Ce n'est pas forcement mon chéri, ma cible.

Assez isabelle !

Monsieur se montre autoritaire et intervient. Cela lui va si bien. Et là, j’arrête aussitôt. Même si je suis convaincue du bien-fondé de mes attaques. Car je sais ce qui m’attend à la maison. Mon homme, se moque royalement si j'ai tort ou raison. Il lui arrive même (après ma punition) d’approuver la cause que je défendais. Seulement, il a horreur que je me donne en pitre spectacle pour amuser un public de fortune.

Le linge sale se lave en famille et seulement en famille !

Et là, c’est moi qui lui donne entièrement raison. C’est une question de principe et je ne conteste pas dans un tel cas ma correction. Inutile de dire que la canne n’est pas employée pour un prélude coquin. Il s’agit bel et bien d’une punition. C’est ici que je vois son bienfait. Elle est terriblement... persuasive. Un effet de longue durée, très longue durée. Pas la peine non plus d’un grand nombre de coups. Et une fois la correction terminée, je passe un bon moment à m'étirer et marcher dans la pièce en me frottant le derrière.

Mon plaisir dans cette histoire ?

De savoir que je ne recommencerai pas si tôt les mêmes erreurs. Puis se pose évidement la question de la nature de la petite bête qui m'a fait abandonner mon comportement habituel pour tomber dans l’insolence. L’aspect constructif de la punition : se remettre en question !

Le consensus ?

Il me plaît beaucoup que mon homme soit ferme dans des telles situations. C'est rassurant pour moi de ne pas échapper à ma correction. Peu importe mes moyens et ruses de séduction. Et je ne manque pas à tête reposée de signaler à mon homme d’autres détails à surveiller qui me déplaisent en moi. Il s’adapte sans juger les motivations de mes désirs. Il fait preuve de courage rare pour placer sa partenaire avant le politiquement correct et avant les motivations dues à sa propre libido. La punition intervient seulement si mon méfait rentre précisément dans ce qui est convenu. Je peux lui faire entièrement confiance. C’est un homme juste qui n’abuse pas de sa place que je lui accorde pour son plaisir perso, ni en confondant une punition avec une pratique extrême. A mes yeux un homme, faisant parte des perles rares…qui respecte à la lettre mon désir. Et ceci non seulement au niveau de la DD.

Le non-dit ?

Le plaisir d’une « réconciliation fulgurante» sur l’oreiller.

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